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Wingfoil Racing World Series : tout savoir sur ce circuit de race avec la Vice-Championne du Monde Orane Ceris

La saison 2023 de wingfoil vient tout juste de s’achever au Brésil pour les deux circuits internationaux : le GWA Wingfoil World Tour et le Wingfoil Racing World Series. Si l’on commence à bien connaitre le circuit GWA avec ses quatre disciplines Surf-Freestyle, Freefly-Slalom et les nouvelles en Big Air et en Waves, que savez-vous du circuit Wingfoil Racing ? Pour répondre à cette question, nous avons fait appel à celle qui est deux fois Vice-Championne du Monde Wingfoil Racing : Orane Ceris. La rideuse FreeWing/Starboard a eu une année bien chargée sur les deux circuits : en fait, elle est la seule a être sur les trois les podiums GWA Surf-Freestyle, GWA Freefly-Slalom et Wingfoil Racing ! Pour TotalWing, Orane nous fait le bilan de son année, et nous explique tout sur le fonctionnement des étapes et du circuit Wingfoil Racing : le nombre et le type de manches, le comptage des points, la stratégie, les discards, les nouvelles Medal Series… sans oublier de nous parler de son matos FreeWing et Starboard.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Salut Orane ! Vice-Championne du Monde de Wingfoil Racing pour la deuxième fois consécutive ! Bravo ! Tu nous fais un peu le bilan de ton année ? Les différentes étapes, tes meilleurs souvenirs, les moins bons, anecdotes…

Je fais un bilan plutôt positif de cette année. Je me suis lancé le challenge de concourir dans les trois différentes disciplines Freestyle, FreeFly slalom et Racing, c’était vraiment intense, mais j’ai réussi à faire un podium dans chacune donc c’est plutôt cool !

Wingfoil Racing World Cup Brésil – Photo : IWSA Media

Je crois que mon meilleur souvenir, c’est l’étape à Pozo, pouvoir rider sur ce spot mythique dans des conditions assez extrême, c’etait vraiment exceptionnel. Et mon pire souvenir, reste l’étape de racing au Lac de Garde où on a pas eu de vent de la semaine, et la compétition a été validé après une seule manche où je n’ai pas pu rejoindre la ligne de départ à temps… assez frustrant.

Orane dans le ciel de Pozo – Photo : @lukas_k_stiller

Aujourd’hui, je suis plus motivée que jamais à décrocher la médaille d’or je sais que j’en suis capable et je vais tout faire pour.

Wingfoil Racing World Cup Brésil – Photo : IWSA Media

Rentrons dans les détails sur le fonctionnement de ce circuit Wingfoil Racing, commençons par parler des étapes : quels types de race sont courues ?

En fait, on commence les quatre jours de compète par le premier jour où l’on fait une voire deux longues distances, et ensuite, on a 3 différentes courses qui varient entre upwind/downwind et slalom. Ce sont toujours les mêmes sur chaque évent. La première est un « U », deuxième un slalom et la dernière un « U » à l’envers avec upwind start et slalom à la fin.

Exemples de parcours extraits du règlement du Wingfoil Racing World Series.

Quand vous enchaînez les manches, comment se passe la distribution des points en fonction du classement de chaque manche ? Est-ce qu’en fonction du type de race, les points donnés sont différents ?

Alors ça dépend des évents, sur certains la longue distance compte double, mais ce n’était pas le cas au Brésil. Si tu fais premier, tu as un point, deuxième tu as deux points, trois points pour la troisième et ainsi de suite. Pour les filles, on est en full fleet car on est pas assez pour être divisée en heat donc toute les manches comptent, mais les garçons ça marche sous forme de fleet.

Wingfoil Racing World Cup Sardinia – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Combien de manches sont courues à chaque étape ? Il y a un nombre limite ?

Pour le nombre de manches, ça dépend des events. On fait des fois quatre manches par session, donc une session le matin, une session l’après-midi. On a un maximum de huit manches par jour, sachant que le premier jour, on fait une voire deux longues distances, ça fait à peu près 18 manches avant la medal race.

Wingfoil Racing World Cup Silvaplana – Photo : IWSA Media, Sailing Energy

Peux-tu nous expliquer ce que sont les discards  ?

Sur ces 18 manches, on peut discarder les trois moins bonnes. Une discard, c’est comme un joker qui te permet d’enlever ta moins bonne manche. On en a une après la 4e manche, deux après la 7e et trois après la 11e manche.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Comment se passe le nouveau système avec la dernière journée dédiée aux Medals Series ?

Alors les Medal Series, c’est le top 10 qui s’affronte sur plusieurs rounds éliminatoires : de la 10ème à la 7ème ensemble, les deux premières de cette manche passent en quarts de finale contre la 5ème et la 6ème du classement, puis de nouveaux les deux premières de cette manche passent en demi-finale contre la 3ème et la 4ème, et encore les deux premières de cette manche passent en finale contre la deuxième et la première déjà qualifiées. Et en gros en finale, celle qui était première au classement a deux bullets et celle qui est deuxième en a une et les deux autres en ont pas. Et la première à obtenir 3 bullets remporte l’event. (Les explications en vidéo, ndlr)

Wingfoil Racing World Cup Silvaplana – Photo : IWSA Media, Sailing Energy

Je ne suis pas vraiment fan de ce format, tu te bats toute la semaine et tout pour qu’au final tout se joue sur une journée où si t’as mal à la tête ou si t’as un pet de travers ben toute ta régate se joue sur ça. Du coup, je suis pas hyper fan. C’est plus ou moins safe quand tu valides une place de deuxième, mais j’aimerai pas être troisième… ou même première et si t’es pas en forme et ben tu perds tout. Mais c’est comme ça, on fait avec ! Par exemple à Jeri, je suis tombé pendant la medal race ce qui me classe 8ème alors que toute la semaine je me battais pour la 4ème place, c’est assez difficile à accepter. Et la personne qui arrive 3e, n’a jamais fait mieux que 5ᵉ sur 18 manches courues pendant la semaine. C’est triste pour le sport, il y a beaucoup à gagner pour les dernières mais du coup trop à perdre pour les premières, c’est assez injuste et ça ne reflète pas vraiment le niveau de chacun.

Wingfoil Racing World Cup Sardinia – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Au final, qu’est-ce qui fait la différence sur des courses de Wingfoil Racing ? Le matos surement, le rider bien sur, mais peut être aussi un peu de stratégie ? Tu la joue comment toi ?

Oui le matos ça joue énormément, après la stratégie ça dépend des spots, on a des spots qui sont super techniques ou si tu es pas un peu tacticien t’es mort, avec les effets de côte et tout. Moi, je la joue plutôt freestyler quoi, du coup je suis assez safe sur mes manœuvres, je tombe rarement… mon top speed est plutôt bon, mais par contre je fonce un peu tête baissé n’importe où. Donc j’ai énormément de progrès à faire sur tout ce qui est stratégie et tactique justement. Sinon les départs ça joue carrément, si tu prends un bon départ, tu es en tête et tu mènes un petit peu la flotte comme tu veux, tu es pas déventé donc tu as un sacré avantage, et c’est pour ça qu’on a vachement bossé sur ça avec mon entraîneur. Bon, il y a encore des progrès à faire mais sinon c’est hyper important et après de naviguer propre quoi.

La Starboard / FreeWing Team à la Wingfoil Racing World Cup Sardinia – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Après les cumul des étapes, comment marche le fonctionnement à point pour déterminer le classement général et donc le champion du monde ? Il y a un système de coefficient en fonction de l’évènement pour attribuer les points ?

Pour les points, ça dépend des étapes en fait. On a des étapes à 3, 5 ou 6 étoiles, et elles comptent pour 300, 500 et 600 points. Donc du coup ben si tu es premier, tu as 300 points sur un event à 3 étoiles par exemple, 2ème tu as 297 points… et tu décomptes en moins 3 à chaque places. Pareil sur un event à 600 points, et tu décomptes en 6, donc le 2ème  594 points etc. Après, tu cumules tous les events et ton nombre de points et c’est ce qui fait le classement général et ce qui détermine le Champion du Monde à la fin de la saison.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Du coup, concrètement, ceux qui font le plus d’étapes seront automatiquement dans le haut du classement, sans forcément être bien classés sur les étapes ? Il n’y a pas de discards sur ce classement ?

Sur les events de Wingfoil Racing, il n’y a pas de discard. Enfin, tu peux remplacer une World Cup par les Championnats d’Europe par exemple qu’on a fait en Grèce, mais les Europe comptent 200 points donc, en soit, même si tu as fait les Europes et que tu as gagné les Europes, toi, tu as gagné que 200 points et comparé à celui qui a fait 10ème sur une étape à 3 étoiles, ben, il aura toujours plus de 200 points quoi, il aura 270 points ou un truc comme ça. En fait, si tu loupes une World Cup, tu es un peu mort pour le titre, ou même faire un podium, c’est compliqué. En gros, comme il n’y a pas de système de discard sur le classement général, si tu gagnes toutes les étapes et que tu en loupes une seule, t’es foutu, ou alors si tu es « moyen » et que tu participes à toutes les compétitions, tu es facilement dans le top 10 mondial. C’est pas très juste, je trouve.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Parlons un peu de ton matos, peux-tu nous dire ce que tu utilises sur les étapes du circuit Wingfoil Racing ?

Alors ma board, c’est la board X-15, mais c’est un prototype qui est plus petite que la board pour la monotypie. C’est une 60L, elle est top, géniale, enfin en tout cas je l’utilise dans tous les temps. Elle décolle super rapidement, au niveau des touchettes c’est un vrai bonheur, parce que du coup, elle est un petit peu plus longue que ce que j’avais l’habitude d’utiliser avant. Et pour le foil je suis en Chubanga V3, un 580 en monobloc.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Pour les voiles, j’utilise les N-Team toujours, plutôt dans le light. Quand il y a du vent fort, j’utilise la Pro V2, mais uniquement quand il y a du vent fort, parce que c’est une wing qui n’a pas vraiment de plage basse et qui marche hyper bien mais quand tu es un peu surtoilé. Je l’ai utilisé au Bresil, il y avait environ 25/30kt et j’étais en 4m un peu surtoilé dans les rafales, mais c’était bon, sur des parcours avec un upwind start, j’arrivais souvent première à la bouée upwind, cette voile est top.

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Sinon, j’utilise la N-Team, parce que, au contraire, c’est une voile qui a une plage d’utilisation vraiment large et elle décolle dès 7-8 noeuds, c’est vraiment un bonheur cette voile. Après oui, elle a des défauts, par exemple sur la remontée au vent, je vais avoir un peu moins de cap que si j’utilisais la Pro V2 qui remonte super bien au vent, mais par contre sur la descente honnêtement, c’est l’arme ultime pour tout ce qui est largue et vent arrière. Vraiment, je la surnomme le spi cette voile. Je la trouve ultra-cool, et même si je perds un peu sur la remontée, je gagne tellement sur la descente donc ça fait le job.

Wingfoil Racing World Cup Silvaplana – Photo : IWSA Media, Sailing Energy

Là, on est en train de travailler justement sur le développement d’une voile qui a, à la fois, une plage d’utilisation large et un compromis entre justement la remontée au vent et le vent arrière, parce que ça demande pas vraiment le même shape et le même profil. Il n’y a pas du tout le même cahier des charges.

Wingfoil Racing World Cup Brésil – Photo : IWSA Media

Et pour finir, quels sont tes projets pour 2024 ?

Alors comme tu as pu le voir, je me suis blessée au genou dernièrement. J’ai pu participer aux deux dernières compétitions au Brésil, mais je vais devoir subir une intervention à la fin du mois. Du coup, au programme, ça sera rééducation à fond pour revenir le plus tôt possible sur le tour l’année prochaine !

Wingfoil Racing World Cup Abu Dhabi – Photo : IWSA Media, Robert Hajduk

Bon courage Orane pour la rééducation et on a déjà hâte de ton retour sur les compètes !

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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Du SUP Race au wingfoil, en passant par le windsurf, le wakesurf et le surf, vous trouverez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP et wing aux quatre coins de la France !

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