La compétition ? Osez vous lancer ! Retour d’expérience avec Cindy Robert après sa participation au Mondial du Vent

Quand on pratique un nouveau sport, ou lorsque l’on a jamais fait de compétition, c’est toujours un peu difficile de se lancer. Pourtant, la compétition peut être une belle occassion de se dépasser, de progresser et de se challenger aux autres, mais aussi de faire des rencontres, de partager des bons moments et de s’enrichir d’être entouré par des riders tous autant passionnés. Et ça, Cindy Robert l’a bien compris ! A 27 ans, cette suissesse, pratiquante de wingfoil depuis environ un an et demi, a déjà à son compteur deux étapes Coupe du Monde de la GWA. La wing, elle en a entendu parlé pour la première fois en août 2021, quand son père lui a montré une vidéo de wingfoil. A partir de là, tout est allé très vite ! La famille de Cindy s’achète un pack, puis chacun son matos et, un an plus tard, Cindy participait à la GWA Silvaplana. Pourtant, Cindy est une rideuse comme vous et moi… juste avec un grain d’ambition en plus ! Instrumentiste en bloc opératoire, lorsqu’elle n’est pas au travail, elle navigue sur le Pays des Trois-Lacs dès que les conditions sont là, même quand les températures sont négatives. Soutenue par son shop local la Bise Noire avec Fanatic et Duotone, Cindy nous parle de son matos, son parcours et ses expériences de compétition… vous allez voir, ça va vous donner envie de vous lancer vous aussi !

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Salut Cindy ! Alors comment c’était cette première expérience au Mondial du Vent ?

J’ai participé au GWA Freefly-Slalom du 05 au 10 avril 2023. Le premier jour était consacré au Freestyle, des figures de plus en plus impressionnantes avec de superbes conditions de vent. C’est toujours très impressionnant de participer à une coupe du monde. Je m’étais entraînée rudement durant 1 année. Malheureusement, les conditions des jours suivants étaient vraiment très light. J’ai pu terminer une manche du Slalom 5ème sur 8 lors d’une petite finale féminine. Je n’ai pas réussi les autres manches, le vent était vraiment trop faible. C’est décevant de travailler autant pendant une année et de ne pas réussir à montrer de quoi l’on est capable.

Je garde évidement des super souvenirs du Mondial du Vent à Leucate, notamment la première participation au GWA de Benjamin. Je remercie également Thibault et Mathilde pour leur patience au bord de l’eau durant ces 6 jours de compétitions et Laurie pour ses superbes photographies !

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Ce n’était pas ta première expérience en GWA puisque tu avais déjà participé à l’étape de Silvaplana l’an dernier, tu nous racontes ?

Quelle histoire… J’ai donc commencé le wingfoil avec mon matériel en automne 2021. Il faut savoir que c’est un sport dont on devient rapidement addict. Nous avons été en tant que spectateurs voir le Mondial du Vent à Leucate en 2022. Logeant dans le glamping Viglamo, le camping des athlètes, j’ai eu la chance de pouvoir discuter avec plusieurs d’entre eux qui ont su me motiver pour débuter la compétition.

Je savais que les filles n’étaient vraiment pas nombreuses en compétition ce qui m’a rassuré et motivé à me préparer pour Silvaplana. Une étape de la GWA en juin 2022. C’était un peu ambitieux de ma part, mais je voulais profiter d’être en Suisse pour me lancer dans le Tour.

Cindy au GWA Silvaplana en 2022

Silvaplana fût une expérience incroyable, le fait de côtoyer les meilleures athlètes au monde est incroyable. J’ai vraiment eu énormément de plaisir à participer à cette étape de la GWA. J’ai pu faire de nouvelles connaissances mais également en apprendre davantage sur le wingfoil sans compter l’entrainement intensif qu’est une compétition de 6 jours. J’ai eu la chance d’avoir mes parents ainsi que mon chéri à mes côtés. Je remercie encore tous les athlètes qui se reconnaitront pour leur encouragement ainsi que leur aide à mon intégration dans la compétition.

Cindy et son père… une famille wingfoil !

Avant la GWA, avais-tu des expériences en compétition de wingfoil ou d’autres sports ?

Je n’ai jamais participé à des compétitions comme la GWA. J’ai eu des concours de gym, championnat Suisse, des matchs de volley de football… enfin rien de comparable à une coupe du monde.

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Alors pourquoi t’être lancée si rapidement dans le GWA ? Qu’est-ce qui te plaît dans ce genre de compétition internationale ?

Ce que j’aime avec le wingfoil c’est que nous sommes notre propre progression. Il n’y a pas de secret, plus on s’entraine mieux on est. J’ai voulu me lancer le défi et profiter de l’étape en Suisse pour commencer… effectivement c’est incroyable de pouvoir participer autant rapidement à des coupes du monde. C’est également une chance dans ce nouveau sport. Les rencontres avec les autres athlètes sont vraiment un plus pour notre progression. Nous apprenons pleins de nouvelles choses sur le matériel, la préparation physique et mentale, c’est très enrichissant. Cela nous crée de nouveaux liens d’amitiés.

Cindy Robert (à gauche) au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Comment t’es-tu entrainée en ayant comme objectif le Mondial du Vent ?

Suite à l’étape en juin 2022 à Silvaplana, j’avais effectivement comme objectif de revenir au Mondial du Vent à Leucate en 2023. Travaillant à 100%, j’ai la chance d’être dans l’hôpital à 2km de notre maison, je travaille parfois les nuits ce qui me laisse le temps de m’entrainer en journée. Une journée standard au bloc opératoire en tant qu’instrumentiste est de 7h00 à 16h00, j’ai également la chance d’avoir mes après-midis pour m’entrainer. Les conditions en Suisse ne sont pas toujours au rendez-vous, je ne me suis jamais posée la question du temps qu’il faisait dehors en allant m’entrainer. Ma pire session était en décembre 2022 à Morat, température -3°C, l’eau à 4°C j’ai dû stopper ma session car ma wing gelait sur l’eau.

Je me fixe des objectifs niveaux manœuvres et freestyle. Malheureusement, suivant les conditions de vent, c’est difficile de toujours les atteindre. Parfois, nous avons 3-4 jours de vent, mais nous pouvons aussi ne plus en avoir pendant 2-3 semaines. Dès qu’il y a du vent, on sait ou me trouver. Comme autres sports, je fais du paddle l’été. Je vais régulièrement au fitness ou alors je cours 5-6km. Mon métier est déjà bien actif.

J’ai également suivi des cours d’anglais privés pour mieux comprendre les skippers meeting de chaque matinée. Thibault, mon chéri, me pousse à me mettre des objectifs et à aller toujours un peu plus loin à chaque session. Je n’ai pas de coach mais je ne serais pas contre l’idée…

Quels sont tes conseils pour les rideuses et rideurs qui aimeraient se lancer eux aussi, mais qui n’osent peut-être pas ou ont peur de ne pas avoir le niveau ?

Mes conseils pour les rideuses et rideurs… je pense que dès que l’on se pose la question c’est qu’on a une envie derrière la tête. Concernant la compétition féminine, il y en a peu qui font des compétitions. Il faut saisir sa chance. J’ai vraiment trouvé qu’il y avait une bonne ambiance ! Le sport est encore en développement, il n’y a pas de jugement.

Tu es tout équipée en Fanatic et Duotone grâce à un partenariat avec un magasin, peux-tu nous en parler ?

J’ai commencé avec du matériel de différentes marques pas adapté pour mon gabarit. Un jour j’ai pris la board Fanatic à mon papa, et c’est là que j’ai fait mon premier vol. Depuis je n’ai plus voulu changer de marque. En novembre 2022, je suis allée à la Bise Noire chercher un boardbag ION pour prendre mon matos à l’ile Maurice. Ce jour là, Dylan m’a demandé si je voulais intégrer la team rider du shop et devenir ambassadrice du wingfoil. J’ai évidemment accepté, il faut savoir que c’est notre home spot avec mes parents. Je ne pouvais pas avoir une meilleure nouvelle avant de partir en vacances. Je remercie infiniment la Bise Noire, shop directement sur le spot à Morat en Suisse !

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

De quoi se compose ton quiver ?

J’ai effectivement un grand vestiaire de wingfoil à la maison, on peut même dire qu’une pièce est consacré pour ça. J’ai la nouvelle board Fanatic Sky Style TE 4.7, 55L avec un foil Carbon mât 82cm, fuselage 68. Je viens de recevoir mon nouvel Aero Free en 800, j’ai pu le tester deux fois, c’est un vrai avion. J’ai également le Aero Carve en 900, pour m’entrainer pour le freestyle. Je pense acheter le Glide en 1000 pour le light, j’ai entendu vraiment des bons retours.

Concernant les wings Duotone, j’ai la Unit D/Lab 2022 en 5,5m²,  la Unit D/Lab 2023 4,5m² et la Unit 2022 en 3,5m². Ma première wing était la Swing de F-One en 4.2. Dès que je suis passée sur des poignées rigides, j’ai eu beaucoup plus de facilité à pomper. On gagne vraiment en rigidité. Je suis super contente de Duotone, je n’ai jamais eu de soucis.

Il y a quelques mois, j’ai acheté le Artness, le premier bout de harnais rétractable pour wingfoil. Il me permet de rester plus longtemps sur l’eau avec de fortes rafales. Moi qui aime bien rester 3h00 sans pauses, suivant les conditions ce n’étais plus possible de tenir avec les bras. Le harnais nous permet de soulager complètement les bras en plein vol. Je l’utilise toujours avec ma 3.5. Je recommande !

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Tu as la chance d’avoir une Duotone Unit 2023 D/Lab, peux-tu nous en faire un retour et nous dire ses évolutions par rapport à 2022 ?

Merci la BISE NOIRE ! Effectivement, j’ai la nouvelle D/LAB en 4.5. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester souvent. En Suisse, nous sommes plus souvent en 5.5 voir plus. J’ai pu constater qu’elle est vraiment légère mais qu’elle a une réelle puissance à la fois ! Vive l’Aluula ! La mission du « laboratoire Duotone » est de développer les meilleurs produits dans le sport. Je pense qu’on y est avec la nouvelle D/LAB. La D-LAB est impressionnante lorsque nous faisons des lignes droites de plus rapidement possible mais également dans les sauts.

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

Et pour finir, on te voit sur quels évènements prochainement ? Quels sont tes objectifs ?

Nous arrivons à la fin de cet interview ! J’ai eu beaucoup de plaisir à répondre à toutes ces questions, merci beaucoup. Vous pourrez me retrouver à la SURF CLASSIC qui a lieu sur mon home spot à Morat du 12 au 14 mai. Il y aura pleins de salons d’essais ainsi qu’une bourse aux bonnes affaires. Je vous conseille de venir faire un tour si vous êtes dans la région.

Ma prochaine compétition sera au OUTDOORMIX Festival à Embrun – Hautes Alpes. Je ne pensais pas participer autant rapidement à une compétition après le mondial du vent, mais c’est avec une grande motivation que nous nous retrouverons là-bas. Benjamin et Mathilde seront également présent !

Cindy et Benjamin à Leucate

Les autres évènements sont encore à planifier, nous célébrons notre mariage en juillet 2023 alors je reprendrai les compétions fin 2023. J’aimerais bien participer à une étape du Wingfoil Racing.

Concernant mes objectifs, continuer à prendre du plaisir sur l’eau et dépasser mes limites !

Cindy Robert au Mondial du Vent / Photo : @totalwing @lmcreanum

C’est tout ce que je te souhaite Cindy ! Merci beaucoup pour tes réponses !

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